21 septembre 2025
En Haute-Savoie, l’action sociale est menée par un assemblage subtil de structures publiques, associatives et parfois privées. L’objectif commun ? Accompagner, orienter, mais aussi rompre l’isolement – des plus jeunes aux plus âgés.
En 2023, la Haute-Savoie dénombrait environ 119 000 familles ayant des enfants de moins de 18 ans (source : INSEE). Elles sont, pour beaucoup, soumises à la pression du logement, à la mobilité complexe en zone de montagne et au défi de la conciliation travail-famille.
Bon à savoir : Certains villages isolés du Chablais et du Genevois testent la création de « ludobus » ou de haltes-jeux itinérantes, animées par des agents petite enfance. Ce dispositif favorise la mobilité parentale et la socialisation des tout-petits loin des bourgs centraux (Source : Département de Haute-Savoie, 2024).
En 2020, plus de 181 000 habitants de Haute-Savoie avaient plus de 60 ans, soit près d’1 habitant sur 4 (INSEE). La part de seniors en situation isolée ou de précarité (faible retraite, logement vétuste, perte d’autonomie…) progresse, particulièrement en zones rurales éloignées.
Illustration concrète : Les vallées du Mont-Blanc expérimentent depuis 2022 un service de visites de courtoisie réalisé par de jeunes volontaires en service civique : “La visite, c’est parfois la seule animation de la semaine pour certains, confie un agent du CCAS de Sallanches” (Le Progrès).
Au-delà des dispositifs institutionnels, la Haute-Savoie mise sur l’innovation sociale et les échanges entre générations, pour lutter contre la précarité (particulièrement du côté du bassin annécien et genevois, où la flambée du coût de la vie fragilise de nombreux locaux).
En Haute-Savoie, plus de 72 000 personnes soutiennent quotidiennement un proche âgé, malade ou en situation de handicap (Source : Baromètre CAF 2023). Pour eux, des structures comme le Pôle d’Appui et de Répit de Thonon, ou “Le Village des aidants” à Annecy, organisent des temps de répit, des formations et un accompagnement administratif pour alléger la charge mentale.
Les démarches sociales rebutent parfois, à force de paperasses et de changements de réglementation. Pourtant, le premier pas consiste souvent simplement à téléphoner ou passer au CCAS de sa mairie ou à la Maison Départementale des Solidarités la plus proche. Sur le terrain, les agents rappellent : “Mieux vaut poser une question que s’isoler. Aucun dossier n’est trop petit”. À noter : beaucoup de services (téléassistance, aide-ménagère, portage de repas) sont accessibles sous conditions de ressources, mais un nombre croissant de communes co-financent des aides pour les “retraités modestes”, notamment dans les zones rurales peu desservies.
Le soutien aux familles et aux seniors en Haute-Savoie s’inscrit dans une logique d’adaptation constante : polyvalence contre l’isolement, proximité sur un territoire parfois accidenté, partenariats et expérimentations. Chaque structure, chaque agent croisé derrière un guichet ou à domicile, porte un peu de cette volonté de “tenir ensemble”, face aux défis du vieillissement, de la précarité ou tout simplement de la vie.
Comprendre où trouver un relais, oser demander de l’aide, c’est participer à faire vivre ce tissu social si précieux. Il évolue, s’invente à chaque saison, au fil de la vie des Hauts-Savoyards – qu’ils soient d’ici, venus d’ailleurs, ou simplement curieux de cette solidarité alpine qui s’exprime à chaque porte où l’on frappe.
Source : Schéma départemental des services aux familles, Conseil départemental Haute-Savoie, 2023.